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Les problèmes d’audition

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Un vrai problème de santé publique

L’audition est précieuse car elle joue un rôle déter minant dans notre existence et notre vie sociale. La moyenne d’âge augmentant, il devient essentiel d’en préserver durablement la pleine efficacité. 12,7 % de la population déclare souffrir de déficience auditive, soit, ce qui en fait un des handicaps les plus répandus en France. A partir de 74 ans, la proportion est de 31% : c’est la presbyacousie, perte d’audition naturelle due à l’âge, dont la gêne induite n’est pas une fatalité si l’on a recours aux aides auditives. Cependant, au prix d’une répercussion importante sur leur vie quotidienne, 5 millions de personnes ne sont pas appareillées*, même plus d’un million d’entre eux qui affirment avoir une perte sévère ou profonde de l’audition. Il existe aujourd’hui des solutions efficaces et très discrètes pour améliorer la plupart des gênes auditives. Alors, pourquoi s’en priver?
Qu’est-ce que presbyacousie ?
S’il est courant de tendre l’oreille pour attraper une bribe de conversation échappée dans le bruit ambiant, il l’est beaucoup moins de faire évaluer son audition par un spécialiste ou de s’équiper d’appareillages adaptés. Pourtant, tout comme la presbytie marque le vieillissement naturel des fonctions visuelles, la presbyacousie signe le déclin tout aussi naturel du système auditif. A partir de 50 ans, ce vieillissement est susceptible d’entraîner une dégradation plus ou moins rapide et plus ou moins manifeste des facultés d’audition, pouvant aller jusqu’à la surdité sévère.
Incidences de la presbyacousie
Selon les derniers chiffres existants, 9% de la population seraient aujourd’hui atteints de déficiences auditives, soit près de 6 millions de Français. Parmi les plus de 60 ans, un quart serait concerné. Principale forme de cette malentendance, la presbyacousie plus ou moins invalidante en fonction du bagage génétique de chacun et des expositions aux risques ototoxiques au cours de la vie… Elle l’est d’autant plus que le problème devrait s’aggraver avec le vieillissement annoncé de la population française. Les plus de 60 ans formeraient en 2025 le tiers de la population… et se trouveraient du même fait atteints de presbyacousie ! La surdité est d’ailleurs inscrite au rang des axes prioritaires du plan national « Bien vieillir 2007-2009 ». Il est donc important d’agir et d’informer les futurs seniors des moyens de prévention et de compensations possibles.
Les manifestations de la presbyacousie
Le développement de la perte auditive est souvent insidieux. Le mécanisme de ce vieillissement est aujourd’hui bien connu et référencé par les spécialistes. Caractérisée par des troubles de plus en plus marqués de la compréhension de la parole dans le bruit, la presbyacousie se marque par une lente aggravation des symptômes. A un premier stade, les personnes touchées perçoivent moins bien les sons aigus (comme les sonneries ou des chants d’oiseaux), certains bruits stridents deviennent même insupportables (moteur de motocyclette, cris d’enfants,…). Parallèlement, la compréhension se fait difficile dans un milieu bruyant. Au stade avancé, seules les voix fortes peuvent être perçues. En moyenne, entre la première gêne et une audition insuffisante pour maintenir une vie sociale satisfaisante, il s’écoule environ 7 ans.
* Résultats de l’étude européenne EuroTrak 2009, conçue et exécutée
par Anovum pour l’organisation European Hearing Instrument Manu-
factures Association (EHIMA)

Une déficience difficile à vivre au quotidien

Des préjugés tenaces
Signe extérieur de vieillesse pour les uns, signe révélateur de faiblesse mentale pour les autres, la malentendance souffre depuis des siècles du poids de préjugés tenaces. « Dans l’imaginaire populaire, l’aveugle est celui que l’on plaint, le sourd celui dont on rit, constate le professeur Bruno Frachet, Chef du service ORL à l’Hôpital Avicenne AP-HP Bobigny, et président de l’association FrancePresbyAcousie. La connotation est tenace ». Elle a surtout des conséquences douloureuses pour des personnes qui préfèrent encore régulièrement dissimuler leurs défauts d’audition et tenter de compenser les déficiences plutôt que de s’appareiller et de prendre le risque de s’exposer aux regards et railleries. Avec une perte moyenne de 33 décibels qui n’affecte pas encore la conversation au quotidien, seulement 10% des malentendants sont appareillés. Ils sont 55% avec une perte moyenne de 45 décibels, avec laquelle les difficultés de compréhension sont bien plus difficiles à masquer.
Une gêne sociale grandissante
Ce poids d’un regard extérieur nourri de clichés s’accompagne d’une difficulté réelle à communiquer avec son environnement social. La presbyacousie entraîne en priorité une perte des fréquences aiguës, celles qui composent principalement la voix humaine. Une personne presbyacousique moyenne âgée de 60 à 70 ans aura une baisse moyenne de 60% sur ces fréquences aiguës et seulement 10% sur les fréquences graves. En découle
une difficulté grandissante à distinguer les consonnes (portées par moins d’énergie dans la voix, et donc moins perceptibles que les voyelles). Puis les voix chuchotées, les dictions accélérées et certaines voix familières se brouillent à leur tour. Cette gêne à entendre entraîne une difficulté croissante à communiquer. « Le malentendant perd une forme de spontanéité puisqu’il est obligé de discerner le propos de son interlocuteur avant de le
comprendre et de lui répondre », atteste Jens Kofoed de l’association France PresbyAcousie. Les souffrances psychologiques et la tentation d’un isolement croissant
sont les résultantes aussi naturelles que redoutables de ces situations de gêne sociale.
La perte d’audition, un risque d’exclusion sociale à combattre
Enquêtes et études scientifiques confirment et corroborent ces constats d’isolement et d’exclusion. Des enquêtes de la Direction générale de la Santé en 2003 éclairaient également un lien entre la presbyacousie et la fréquence des accidents domestiques. Les études démontrent de même l’importance de la prise en charge pour prévenir et limiter ces risques. Une étude du CNRS menée dans la région lyonnaise auprès de plusieurs centaines de malentendants a récemment montré que le sentiment de dépression diminuait nettement au bout de six mois chez ceux qui s’étaient appareillés. Par ailleurs, une récente étude à l’initiative du Grap (Groupe de recherche Alzheimer Presbyacousie), conduite entre 2004 et 2007, montre de son côté que le risque de développer une maladie dégénérative de type Alzheimer serait 2,48 fois plus élevé chez les sujets atteints de surdité qui ressentent une gêne sociale importante.
Source : Dossier de presse « L’appareillage auditif en France : toujours
un tabou ? » – Association France PresbyAcousie – 24/11/2010

La correction auditive

L’enquête EuroTrak 2009 montre que 86 % des utilisateurs sont satisfaits de leurs appareils auditifs et que les appareils améliorent la majorité des aspects de leur vie sociale. Porter une aide auditive a une influence positive sur la capacité de communiquer en famille et sur la participation aux activités de groupe. Il y a un bénéfice des aides auditives non seulement pour la personne – réécouter de la musique, regarder de la musique en famille ou avec des amis… – mais aussi pour l’entourage et la collectivité
constatant une meilleure participation de la personne à la vie en société, et une préservation de son autonomie.
Réussir votre correction auditive
Il est capital de réagir dès les premiers signes d’une gêne auditive. Plus la baisse de l’audition est traitée tôt, plus vite vous retrouverez une audition satisfaisante. Lorsque l’audition est corrigée précocement, vous avez préservé dans votre mémoire la plupart de vos repères auditifs, ce qui rend beaucoup plus facile l’adaptation à vos aides auditives.
Retrouver le plaisir de mieux entendre
En améliorant votre confort auditif, vous retrouvez des relations normales avec votre entourage et profitez d’une nouvelle qualité de vie. Les réunions familiales, les sorties entre amis redeviennent des moments forts que vous aimez partager avec vos proches. Vous retrouvez également des sons et des sensations oubliés qui feront de chaque nouvelle étape un encouragement à mieux entendre. Deux professionnels de l’audition à votre écoute. L’oto-rhino-laryngologiste (ORL) est un médecin spécialisé dans l’examen et le traitement médical des oreilles, du nez et de la gorge. Il a un rôle important dans l’information du patient et de sa famille. Le médecin ORL établit le diagnostic de surdité, recherche les causes de la déficience auditive et évalue la baisse de l’audition. C’est lui qui délivre le certificat médical indispensable à l’acquisition de vos aides auditives. L’audioprothésiste a pour mission d’améliorer vos capacités auditives. Sur la base du bilan et du diagnostic réalisés par le médecin ORL et après un entretien approfondi avec vous, il vous conseille la solution la mieux adaptée à vos besoins. Il se charge de l’adaptation et du contrôle d’efficacité de vos aides auditives. Il vous explique comment utiliser celles-ci et procède ensuite à des contrôles réguliers afin de vous garantir un confort d’audition durable.
La recherche de la meilleure solution : des aides auditives parfaitement adaptées à vos besoins
Le choix d’une solution auditive est un moment important. Toujours plus minis, plus technos et plus design, les nombreux modèles d’appareils sont de mieux en mieux adaptés aux besoins de malentendants: contour, intra-auriculaire, système Open ou RIC (avec écouteur déporté dans le conduit auditif). Chaque cas de baisse de l’audition est particulier, c’est pourquoi le conseil de votre audioprothésiste est déterminant dans le choix de vos aides auditives. Lui seul peut vous proposer une réponse adaptée à vos besoins. Les tout derniers modèles, par exemple ceux de Siemens ou de Phonak, s’adaptent automatiquement à l’environnement sonore. La directivité des sons est maintenant respectée, plus besoin de se retourner pour entendre un son venant de l’arrière !
Source : Le Guide de l’Audition – Audition Conseil, 1er réseau d’audio-
prothésistes indépendants en France
La prise en charge financière
Le coût d’un équipement de deux appareils varie entre 1 400 et 4 400 € selon le type de l’appareil et le distributeur.
La Sécurité sociale
Les modalités de remboursement se font en fonction de l’âge : les plus de 21 ans bénéficient d’un remboursement égal à 65 % d’un tarif forfaitaire de 199,71 €, complété par les mutuelles ; les moins de 20 ans et les malvoyants bénéficient d’un remboursement égal à 65 % du T.I.P.S. (Tarif Interministériel des Prestations Sanitaires). Dans le cas d’un appareillage stéréophonique, les deux appareils sont pris en charge de façon identique.
Les mutuelles
Les mutuelles remboursent 2 à 5 fois la base Sécurité Sociale, voire la totalité, selon les contrats. Renseignez-vous auprès des organismes dont vous dépendez.
La CMU
Les personnes bénéficiaires de la CMU ont droit à une prise en charge spécifique. Pour en savoir plus, adressez-vous à votre audioprothésiste. Il existe des accords de réseaux entre audioprothésistes et mutuelles avec des réductions importantes sur les prix pratiqués.
L’allocation forfaitaire d’entretien
Vous avez droit à une allocation forfaitaire annuelle de 36,59 € par aide auditive qui couvre l’achat des piles et de vos produits d’entretien. Pour en bénéficier, vous devez justifier d’une facture et d’une feuille de soins. Pensez à demander ce justificatif à votre audioprothésiste.
Sources : Dossier de presse « L’appareillage auditif en France : tou-
jours un tabou ? » – Association France PresbyAcousie – 24/11/2010
/ Le Guide de l’Audition – Audition Conseil, 1er réseau d’audioprothésistes indépendants en France