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Bien prendre soin de ses pieds

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Pour prévenir les maladies des pieds et préserver votre capacité à marcher, gardez une bonne hygiène, coupez bien vos ongles et choisissez des chaussures confortables. Ces aspects sont particulièrement importants si vous êtes diabétique, ou si vos pieds sont sensibles.

Pourquoi prendre soin de ses pieds?

Pour protéger la santé de vos pieds, veillez à bien vous en occuper. Cela vous aidera notamment à :

• conserver votre aptitude à marcher même si vous devenez âgé, et à poursuivre vos activités physiques et sportives le cas échéant ;

• éviter l’épaississement de la peau des pieds, responsable de cors, cals et durillons ;

• prévenir les infections (mycose cutanée, verrue plantaire…), traumatismes et plaies, déformations des pieds (hallux valgus…) et l’incarnation des ongles ;

• éviter les complications en cas de diabète ou de troubles vasculaires (artérite des membres inférieurs).

Pensez à examiner régulièrement vos pieds car cela permet de traiter rapidement une anomalie. Pour observer dans le détail la plante de vos pieds, vous pouvez utiliser un miroir. Par ailleurs, si vous êtes âgé(e), montrez vos pieds à un pédicure-podologue ou à votre médecin traitant au moins une fois par an.

Bien nettoyer ses pieds au quotidien

Il est conseillé de se laver les pieds une fois par jour, ou davantage si vous êtes sujet à une transpiration excessive. Cette habitude empêche toute macération qui pourrait favoriser l’apparition de verrues plantaires ou d’une mycose cutanée (pied d’athlète). Pour une toilette des pieds efficace, appliquez les conseils suivants :

■utilisez de l’eau pas trop chaude (37 °C au maximum) ;

■employez un savon doux (type savon de Marseille) ;

■si vous prenez un bain, ne restez que dix minutes, pour éviter de ramollir et fragiliser votre peau ;

■essuyez vos pieds correctement. Veillez en particulier à bien les sécher entre les orteils : cela prévient la macération.

Si la peau de vos pieds est sèche et fendillée, utilisez une crème hydratante en les massant doucement. Toutefois, évitez les espaces entre les orteils pour éviter la macération, source d’infection.  Par ailleurs, si vous présentez des cors et/ou des callosités, vous pouvez les poncer délicatement avec une pierre ponce, une lime et/ou du papier recouvert d’une couche abrasive. Ainsi, vous éliminerez progressivement la couche de peau en excès.

Comment se couper les ongles des pieds correctement ?

Pour éviter les petites blessures ou la survenue d’un ongle incarné, coupez-les selon les étapes suivantes :

1.  Asseyez-vous dans un endroit suffisamment éclairé, après votre toilette, lorsque vos ongles sont ramollis par le bain ou la douche.

2.  Utilisez   de   préférence   des   ciseaux   à   ongles   désinfectés à l’alcool, ou un coupe-ongle.3. Taillez vos ongles droits (et non en demi-cercle), leur coin formant un angle de 90°.

Laissez-les un peu dépasser du bord des doigts de pied (sur 2 à 3 millimètres seulement).

4.  Nettoyez délicatement le dessous de chaque ongle, en proscrivant tout instrument pointu (ex. : pointe de ciseaux) pour cette opération.

5.  Limez ensuite chaque ongle, pour que sa bordure soit lisse.

6.  Coupez   délicatement les cuticules autour de chaque ongle, avec un instrument approprié (coupe-cuticule).

Choisir et porter des chaussettes et chaussures adaptées

Pour vous chausser au mieux, faites des essayages en fin d’après-midi, quand vos pieds sont un peu gonflés. Ainsi, vous pouvez choisir des chaussures qui vous offriront tout l’espace nécessaire.

Optez pour une paire confortable, en accordant une attention particulière aux aspects suivants :

■Des chaussures trop serrées empêchent la circulation de l’air, favorisent frottements et pressions.  Aussi, choisissez une paire assez large, ménageant de l’espace sur le côté et au-dessus des orteils. Ce point est essentiel si vos pieds sont déformés, ou si vous avez déjà présenté des cors ou callosités.

■Le plastique et les autres matériaux synthétiques sont déconseillés.  Préférez les chaussures en cuir souple, léger et sans coutures : il permet un meilleur maintien, évite des frottements et une transpiration excessive.

■Les   semelles   doivent   être   assez   épaisses   et   antidérapantes, pour bien soutenir la voûte plantaire et prévenir les chutes par glissade.

■Des talons trop hauts provoquent une avancée du pied vers l’extrémité de la chaussure. Ce phénomène compresse les orteils, les déforme, favorisant la survenue d’un  hallux  valgus  et  peut  entraîner  des  douleurs   au   talon.   Aussi, choisissez   plutôt   des   chaussures à talons  bas  ou  de  taille  modérée  (3  à  4  cm),  ou  encore  compensés  (avec  une  assise  horizontale sous la plante).

■Pour  adapter  la  fermeture  de  vos  chaussures  au  volume  de  vos  pieds,  qui  peut  évoluer  au  cours  d’une même journée, préférez des lacets ou un autre système d’attache réglable.

Au  quotidien,  essayez  aussi  de  respecter  les  règles  suivantes :

■Afin  de  garder  vos  pieds  au  sec,  portez  des  bas  ou  des chaussettes que vous changerez tous les jours. Pour  limiter  la  transpiration,  optez  pour  des  fibres  naturelles  (coton,  par  exemple).  De  plus,  si  vos  pieds  sont  fragiles,  mieux  vaut  mettre  des  bas  ou  chaussettes  sans  coutures,  qui  limitent  les  risques  d’irritation cutanée.

■Ôtez  vos  chaussures  autant  que  possible  durant  la  journée,  pour  aérer  vos  pieds.  Si  vous  transpirez  beaucoup,  changez  de  paire  d’un  jour  sur  l’autre  :  cela laisse à l’humidité le temps de s’évacuer.

■Inspectez régulièrement l’intérieur de vos chaussures avec la main, en recherchant d’éventuelles anomalies qui pourraient vous blesser (couture rompue, cuir  déchiré, présence d’un petit caillou, etc.)

■Portez des sandales de plage dans les endroits publics humides (piscines, hammams,   douches   des  salles  de  sports,  etc.)  En effet, ces lieux sont propices à la survenue  de  verrues  plantaires  et  à  la  transmission  des  champignons  responsables  de  mycoses cutanées.

Les précautions particulières en cas de diabète ou d’artérite du pied

Vous   présentez   des   troubles   de   la   sensibilité   des   pieds  liés  par  exemple  à  un  diabète  ou  une  mauvaise  vascularisation   due   à   une   artérite   des   membres inférieurs?   Dans   ce   cas,   prenez   des   précautions   particulières, pour prévenir certains risques.

Vous pouvez éviter la survenue d’une brûlure en vérifiant la  température  de  l’eau,  avant  votre  bain  ou  votre  douche, avec la main ou le coude. Essayez aussi de ne pas exposer vos pieds à des sources de chaleur directe (bouillotte, radiateur, sable chaud, cheminée, etc.)

Limitez  les  risques  de  plaies,  qui  peuvent  s’infecter  facilement.  Pour  cela,  proscrivez  l’usage  d’instruments  tranchants  ou  piquants  (coupe-cors,  lames  de  rasoir,  ciseaux  pointus,  etc.)  De  plus,  évitez  de  marcher  pieds  nus (même sur la moquette ou à la plage) ou avec des chaussures  ouvertes  (qui  facilitent  l’intrusion  de  corps  étrangers blessants).

Protégez   votre   peau   en   n’employant   ni   brosse   de   douche, ni gant de crin, ni produits irritants (notamment les coricides ou antiseptiques en applications multiples, hors traitement spécifique).

De manière générale, si vous êtes diabétique ou si vous avez une artérite des membres inférieurs : inspectez-les tous les jours, pour détecter d’éventuelles anomalies et faites-les  examiner  chaque  année  par  votre  pédicure-podologue, ou votre médecin traitant.

Qu’est-ce que l’artérite des membres inférieurs ?

L’artérite    des    membres    inférieurs    (aussi    appelée    artériopathie  oblitérante  des  membres  inférieurs  ou  AOMI)  correspond  à  une  obstruction  partielle  ou  totale  des artères des membres inférieurs. En France, près de 3% de la population présente une artérite des membres inférieurs. Parmi les plus de 70 ans, environ une personne sur  5  est  atteinte.  Cette  maladie  diminue  l’apport  de  sang et d’oxygène dans les membres et les muscles ne sont alors plus suffisamment oxygénés : c’est l’ischémie. L’artérite des membres inférieurs peut atteindre une partie ou  l’ensemble  des  membres  inférieurs  :  pied,  jambe  et  cuisse. Cette maladie reste longtemps asymptomatique avant  de  se  manifester.  Elle  est  parfois  à  l’origine  de  complications  sévères.  Pour  contrôler  son  évolution  et  améliorer  la  qualité  de  vie  des  personnes  atteintes,  il  est  indispensable  de  limiter  les  facteurs  susceptibles  de  déclencher  ou  aggraver  l’artérite  et  de  mettre  en  place un traitement précoce. Dans 90  à  95 % des cas, l’artérite  résulte  de  l’accumulation  essentiellement  de  cholestérol  dans  certaines  artères.  Ces  dépôts  forment  des  plaques  d’athérome  au  niveau  de  la  paroi  interne  de  l’artère,  et  provoquent  une  réaction  inflammatoire  (c’est   l’athérosclérose).   L’artériopathie   (ou   artérite)   des  membres  inférieurs  est  l’expression  au  niveau  des  artères des jambes d’une maladie artérielle diffuse. Ainsi, les artères des différents organes peuvent être atteintes par l’athérosclérose :

■les coronaires, au niveau du cœur ;

■les  carotides,  au  niveau  du  cou  en  direction  du  cerveau ;

■l’aorte  abdominale,  ainsi  que  les  artères  digestives  et rénales ;

■les artères des membres inférieurs.

Au  fil  du  temps,  les  plaques  d’athérome  grossissent  et  diminuent  le  calibre  (diamètre)  de  l’artère,  ce  qui  gêne  la  circulation  du  sang.  Il  en  résulte  une  ischémie  progressive des tissus situés en aval de la zone artérielle lésée,  car  ces  tissus  reçoivent  moins  d’oxygène.  À  ce stade, les symptômes de l’artérite apparaissent. Parfois, une plaque d’athérome se fissure et s’ulcère (se creuse): des fragments (embols) se détachent. Ils risquent alors de migrer vers d’autres artères provoquant des accidents ischémiques  (comme  un  AVC  si  une  artère  du  cerveau  est obstruée, par exemple). Par ailleurs, si des éléments inflammatoires de la plaque entrent en contact avec des globules  rouges  et  des  plaquettes,  un  caillot  de  sang  peut se former et obstruer complètement l’artère : c’est la thrombose artérielle.

L’apparition   de   l’artérite   due   à   l’athérosclérose   est   favorisée par l’existence d’un certain nombre de facteurs de risque cardiovasculaire :

■le tabac, majoritairement impliqué ;

■l’excès de cholestérol (hypercholestérolémie) ;

■le diabète ;

■l’hypertension artérielle ;

■le surpoids et l’obésité ;

■l’absence   d’activité   physique   et   la   sédentarité   (moins de 30 minutes d’exercice physique par jour), sachant  qu’une  demi–heure  de  marche  par  jour  peut suffire à réduire le risque cardiovasculaire ;

■la  consommation  excessive  d’alcool  (plus  de  3  verres de boissons alcoolisées/jour chez l’homme et 2 chez la femme) ;

■l’âge   (la   probabilité   d’accident   cardiovasculaire   augmente nettement après 50 ans chez l’homme et après 60 ans chez la femme) ;

■le sexe masculin ;

■l’hérédité  joue  aussi  un  rôle.  En  effet,  le  risque  de  présenter  une  maladie  cardiovasculaire  augmente si  l’un  de  vos  proches  (père,  mère,  frère  ou  sœur)  a  présenté  une  maladie  cardiovasculaire  à  un  âge  précoce :

■un infarctus du myocarde ou la mort subite du père ou d’un frère avant 55 ans, ou de la mère ou d’une sœur  avant  65  ans  (sachant  qu’environ  80  %  des  morts subites ont pour origine une rupture de plaque d’athérome) ;

■un  accident  vasculaire  cérébral  (AVC)  d’un  parent  proche avant 45 ans.

Ainsi,   l’éventualité   de   développer   une   artérite   des   membres  inférieurs  est  7  fois  plus  importante  chez  un  patient  atteint  d’un  diabète  et  2,5  fois  plus  élevé  chez  les personnes présentant une l’hypertension artérielle

Sources et Crédit textes : www.ameli.fr/assure/sante/themes